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LE PIANO DE MEL BONIS
Par Christine Géliot

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Publié le 16/01/2023

L’œuvre pour piano de Mel Bonis est abondante, diverse par le caractère et par le niveau de difficulté. Elle se compose de nombreuses pièces et recueils pour piano seul, de plusieurs suites et morceaux à quatre mains, de deux œuvres pour deux pianos et de cinq recueils de pièces pédagogiques.

L’œuvre pour piano seul comporte 67 pièces éditées, et trois inédits. Elle est composée tout au long de la vie de la compositrice et évolue avec les années, les compositions d’avant le XXème siècle étant plus empruntes de romantismes, celles d’après, plus impressionnistes, l’ensemble étant ponctué de pièces légères. Comme le reste de l’œuvre, le corpus de piano de Mel Bonis est bien ancré dans son temps. De style postromantique, on y découvre ce qui définit les compositions de cette époque : le romantisme, le caractère descriptif, l’impressionnisme, le « style ancien » dans certaines danses, l’orientalisme notamment dans les Femmes de légende, et le style salon pour les pièces légères – certaines pièces pouvant se situer aux confins de l’un ou de l’autre. Comme pour l’ensemble de l’œuvre, le piano de Mel Bonis se caractérise par sa richesse harmonique. « Chez elle, écrit Eberhard Mayer, les gemmes impressionnistes sont insérées d’une manière souveraine, mais toujours avec une volonté créatrice conforme au modèle classique. »

A l’origine, les œuvres pour piano sont publiées chez Leduc, puis chez Demets dont le fonds sera repris par Eschig, et, pour les plus tardives, chez Maurice Sénart. Ce sont essentiellement des publications de pièces séparées, mais aussi des ensembles de pièces formant une collection (comme Bourrée, Pavane et Sarabande, comme les pièces de la Suite en forme de valses, comme les 3 puis cinq pièces de chez Leduc aux prénoms féminins qui formeront la base de ce qui sera appelé ensuite les Femmes de légende), et enfin trois recueils - 5 pièces musicales chez Durdilly, 1889, Cinq pièces chez Leduc en 1897, et Cinq pièces pour le piano (à Madeleine Quinet) chez Sénart en 1929. Après les années de purgatoire de l’œuvre de Mel Bonis, entre 1937 (mort de la compositrice) et 1997 (commencement de la redécouverte en France), au cours desquelles ces éditeurs sortirent les œuvres de Mel Bonis de leurs catalogues, les éditions Furore, à Kassel en Allemagne entreprirent de publier l’intégrale de ses œuvres pour piano (à l‘exception des pièces pédagogiques). Entreprise en 2004, terminée en 2018, cette collection, Mel Bonis, œuvre pour piano comporte 11 volumes, dont 8 pour le piano solo.

Pour le piano seul, Furore a fait un classement en trois catégories. La plus représentée, les Pièces pittoresques et poétiques – 30 pièces en 3 volumes – est ainsi décrite dans la préface par Eberhard Mayer : « Ce sont de ravissants tableaux à l’ambiance romantique, impressionniste que lui inspirent les phénomènes de la nature et la poésie. On y trouve des structures d’une étonnante expressivité… » Les Danses – 17 pièces en 3 volumes – sont des pièces légères conformes au goût de l’époque et auxquelles Mel Bonis apporte un charme unique (Mazurka, habanera, etc. Au total, on compte 12 valses). Les Pièces de concert, au nombre de 8, sont essentiellement romantiques, plus longues, d’un haut niveau d’exigence, souvent virtuoses. Le volume des 7 « Femmes de légende » œuvres à la fois descriptives, impressionnistes, orientalisantes et virtuoses forme un ensemble indépendant dans sa thématique.


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"Coffret "compositrices"The guardian, culture, 23 mars 2023

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CD "Compositrice"s: New Light on French Romantic Women Composers review – treasure trove of the overlooked

(Bru Zane, eight CDs)

This illuminating and beautifully presented collection features works by 21 of France’s female composers, with over 160 pieces spanning 130 years

Andrew Clements

Andrew Clements

Thu 23 Mar 2023 15.00 GMT

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Twenty-one composers, with dates of birth ranging from 1764 to 1893, are represented in this always fascinating and sometimes revelatory collection of more than 160 pieces, from which only a handful of the names will be familiar to even assiduous concert goers and record collectors on this side of the Channel. There are works here by Nadia Boulanger, perhaps the most influential composition teacher of the 20th century, and her hugely talented sister Lili, who died at the age of 24, as well as by Pauline Viardot, best remembered as one of the greatest of 19th-century singers, and Cécile Chaminade, whose songs crop up occasionally in recitals. The music of Louise Farrenc, Augusta Holmès and Hélène de Montgeroult (the earliest composer in the set) has become much better known in recent years too, while Charlotte Sohy was featured in a CD collection just last year. But the remaining 13 composers are much less well known, and until recently many of them were hardly ever performed and recorded.

The artwork for Compositrices

Much of the repertoire included here is generally small-scale – chamber works, piano music and a lot of songs – and the quality of some of these pieces, the songs especially, can be uneven. Yet each of the eight discs includes at least one large-scale orchestral score and they are shared between the French national orchestras from Paris, Toulouse and Metz, and the period-instruments of Les Siècles. There is the third and last of Farrenc’s symphonies, and Sohy’s Symphony in C sharp minor, which was never performed in her lifetime and only heard for the first time in 2019. We have Chaminade’s Concertino for Flute and a rather pallid suite from her ballet Callirhoë, Holmés’s symphonic poem Andromède, with its hints of Wagner’s Valkyries, and Nadia Boulanger’s cantata La Sirène, with which she won the prestigious Prix de Rome in 1908.

It’s certainly among the orchestral pieces that the real rewards are to be found. There’s also the striking, Lisztian symphonic poem Ossiane, with its solo soprano in the second movement, by Marie Jaëll, a pupil of César Franck and Saint-Saëns, who was the first pianist to perform all of Beethoven’s piano sonatas in Paris, and, for me, the biggest discovery of all, the three pieces in the Femmes de Légende series, Le Rêve de Cléopâtre, Ophélie and Salomé, by Mel Bonis, which are wonderfully crafted miniatures clearly indebted to Debussy, but at the same time distinctively individual. Bonis is represented in the set by some of her piano music and songs too, all of which makes one want to hear much more of her music.

This kind of meticulously assembled survey, expertly performed and beautifully presented with scrupulous documentation (though without texts and translations for the many songs) does far more for the cause of these unjustly overlooked composers than any number of books making grand claims about their importance; those championing their British equivalents would do well to follow its example.

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